Critique album par le magazine Le Cri de l’Ormeau / Les réponses

Posted by fpianistele-roux on octobre 29, 2013 Non classé | | No comments

François Le Roux

par admin2 le 24 octobre 2013

LEROUX DP-SLEEVE-4P-OT-MLSLes Poètes ont toujours raison

La voix de François Le Roux a un subtil vibrato et un léger voile, tout comme la voix du violoncelle de Mathilde Chevrel qui l’accompagne. Ça tombe particulièrement bien, mais je ne suis pas sûr qu’ils l’aient fait exprès. Ici on est dans le domaine de la poésie chantée et c’est donc dommage que les paroles ne soient pas mieux intelligibles. Pour moi qui ai déjà du mal à comprendre la poésie, c’est pas de chance ! La plupart des chansons ont un côté jazzy-bluesy fort agréable, souligné par un très bon piano (le poète est également pianiste), et une belle virtuosité violoncellistique, que l’on apprécie surtout dans les moments plus construits que dans les passages où l’improvisation, même si bien jouée techniquement, sentent un peu trop l’impro. Quand on quitte le jazzy-bluesy on arrive dans un univers à la Ferré, mais qui, quand ce n’est pas du vrai grand Léo, tire un peu sur la grandiloquence. Côté visuel, je préfère ne pas vous parler du piano sur la plage à côté du cheval blanc.

Auteur : Pat

  1. Please Note: Votre commentaire a été soumis.

    Bonsoir

    Je viens de lire votre critique de mon album « Les Poètes ont toujours raison » dans le dernier Cri de l’Ormeau.

    Plusieurs observations quant à celle-ci.

    Vous évoquez le hasard en ce qui concerne l’accord entre le timbre de la voix et celui du violoncelle.

    Sachez que dans le travail d’arrangement et de répétitions de toutes les chansons qui constituent cet album, absolument rien n’a été laissé au hasard ….. et surtout pas les choix harmoniques ou l’interprétation afin que tous les instruments, piano, voix, violoncelle, accordéon et violon se marient dans un ensemble musical cohérent et harmonieux.

    Vous dîtes vous -même ne pas goûter la poésie et éprouver des difficultés à en comprendre l’expression ….. comment pouvez-vous alors vous aventurer dans la chronique d’un album dont, vous l’avez remarqué, la note dominante est poétique ?

    N’y a-t’il pas là un risque de passer complètement à côté de la facture des textes et de leur qualité ou non qualité littéraire ?

    D’ailleurs vous ne parlez nullement des textes des chansons ….. sauf pour dire qu’ils ne sont pas assez intelligibles …… peut-être vouliez-vous dire audibles ? ….. quant à l’écriture ?????

    Toutefois, je vous rappelle que dans le livret figurent toutes les paroles des chansons afin de pouvoir s’imprégner à loisir de celles-ci.

    En ce qui concerne l’improvisation ….. une improvisation est bonne, quelconque ou mauvaise …. mais en aucun cas et dans aucune musique, on peut dire d’une « impro » qu’elle sent trop l’impro ????

    L’improvisation est un espace de liberté dans lequel le musicien s’exprime avec pour seules contraintes celles qu’il décide de fixer …. à ses risques et périls.

    Egalement comment pouvez-vous émettre une comparaison entre mes chansons et celles de Léo Ferré ….. alors que vous dites vous-même être hermétique à la poésie ?

    Je ne suis effectivement qu’un très modeste poète en comparaison du génie poétique de Ferré, que je n’ai jamais cherché à imiter en quoique ce soit …. mais pour discourir sur la poésie, peut-être est-ce mieux d’y être réceptif.

    Vous terminez votre critique par un sarcasme sur une photo, celle de 2ème de couverture, qui visiblement n’a pas eu l’heur de vous plaire ….. juste pour rappel …. l’album comporte 15 photos !

    Je vous transmets en pièce jointe, une critique de mes chansons, écrite par une spécialiste de littérature. Vous verrez que l’approche est analytique et que tout le discours critique est étayé par des références très précises à mes textes, qui seule permet de comprendre le sens général de mon discours.

    Si vous en éprouvez la curiosité et le désir, je vous invite à lire le texte d’introduction de l’album : Holà

    En vous remerciant de l’attention que vous avez porté à notre travail.

    Musicalement

    Soyez heureux

    octobre 28, 2013
    Article joint de Françoise GADALA

    François Le Roux : Des Mots sur Notes

    Orphée, prince des poètes, parvenait à faire pleurer les pierres avec la musique de ses mots, qu’il accompagnait de sa lyre. On oublie souvent que jusqu’au XIVè siècle, la poésie, chantée et  accompagnée , est indissociable de la musique. Pétrarque écrit à la gloire de Laure son Canzionere (Chansonnier). Avec Guillaume de Machaut poète et musicien « maître de toute mélodie », naissent les premiers poèmes écrits pour être « dits » ; les mots et les notes se séparent.. et la poésie devient.. pure musique des mots.

    C’est dans la « chanson à texte » que les héritiers d’Orphée perpétuent l’enchantement. Chanson à texte … lorsque les mots ne s’inclinent plus devant les notes mais s’en enrichissent … un genre dont beaucoup se réclament.

    Mais, trop souvent,  que deviennent les mots privés de leur mélodie ?

    Il arrive hélas que le texte gise sur le livret du CD comme la dépouille désarticulée d’un oiseau abattu en vol.

    Avec François Le Roux, poète et musicien « qui dérive en piano »,  rien de tel, aucune désillusion. Après l’enchantement du spectacle, refermé le clavier et éteinte la voix qui nous ont transportés, reste l’enchantement du Canzionere et  demeure la portée du message messianique que  les poètes ont pour fonction sacrée de répandre,  leurs mots ne sont-ils pas « la vérité de leurs rêves magnifiés » ?

    Car François Le Roux est un poète, chez lui la musique des mots précède celle des notes, et c’est à l’essence même des êtres, à l’intemporalité des sentiments qu’il consacre sa quête de virtuose.

    Fou de versification, féru de références littéraires, abreuvé aux sources des mythologies, il laisse son imaginaire se tisser de métaphores filées, se rire de jeux sur les mots, s’enivrer de sonorités. Tantôt poète lyrique et tantôt poète engagé, tour à tour exalté et révolté, il chante la Femme , célèbre l’Amour impossible, pleure la Désillusion, crie contre l’Injustice et se gausse de notre société de consommation.

    La quête inlassable de l’Amour se meut en désespoir car la femme virtuelle que le poète « navigateur solitaire », en quête d’une union orgasmique des âmes, cherche jusque dans « les abysses des fonds d’écran » pour la mettre « belle à la barre de mes rêves », se transforme à l’épreuve du temps et de la réalité en cruelle désillusion, tant « au bal des innocents on fraye avec les fées/ mais on ronge souvent les os de caraboss’ »

    Pendant ce temps s’aggrave le scandale d’une planète où se creusent les inégalités au rythme des naissances aléatoires et pipées car : « Ton destin tient dans un coup d’ queue/C’est la loterie des riches, des gueux/C’est c’qu’on appelle l’humanité/ Pour un tiers de déshérités » ; et chez nous se vautre une société matérialiste dont le poète s’effraie « troupeau de la marche de l’empereur/ce bonheur de  manchots pouss’caddie quelle horreur » .

    Mais, qu’il se désespère ou se tende vers le bonheur, c’est toujours la langue française que François Le Roux célèbre, inventeur d’une nouvelle grammaire, syntaxe dont le cœur bat, une grammaire de la vie. Car il ne s’agit pas seulement de « réinventer le mot toujours/Pour toi l’Héllène de mes chants d’amour », mais aussi d’« Etre sujets et verbes  même à l’article de la mort/Rich’ de nos pluriels notr’singulier est le plus fort/Notre complément de temps sera lieu de merveilles/J’voudrais avec toi écrire avec l’encre éternell’ ».

    Françoise GADALA Professeur Agrégée de Lettres Modernes Lycée Malherbe Caen     Février 2012

    1. Le Meur #

      L’improvisation par définition « sent l’impro »
      Ceci mis à part on ne comprend pas bien ce que vous entendez par « intelligibles ». Voulez vous dire que vous n’ entendez pas les paroles ou que vous ne les comprenez pas ?
      Pour avoir assisté aux récitals de François Le Roux je peux vous assurer qu’on les comprend très bien et qu’on en apprécie la richesse et la poésie.
      Si vous n’appréciez pas la poésie (ni la langue française apparemment, à vous lire) je ne saisis pas bien la légitimité de votre critique..

      octobre 29, 2013
  1. Rault #

    Bonsoir,
    Je tombe, quasiment par hasard, sur la critique de l’album de François Leroux. Plutôt enjouée du fait que vous en parliez dans votre journal (que je considère comme une référence), je suis quelque peu atterrée par les propos que vous tenez : que l’album ne vous ait pas séduit (ou séduite, mais je pencherais plutôt pour du masculin), soit !! Par contre, l’argumentation est fort mal étayée ; vous avancez des propos flatteurs que vous sabrez systématiquement par une échappée vacharde.
    De plus, vous vous tirez une balle dans le pied en avouant que vous ne comprenez pas bien la poésie : pourquoi diable chroniquer la chanson française !!
    bon, un peu d’indulgence à votre égard quand même, je ne vous referai pas !

    Néanmoins, si j’ai un conseil constructif à vous donnez, c’est de vous rendre à un de ses concerts : vous pourrez alors mesurer ce que vous n’avez pu appréhender. Voir ce qui est sincère, surjoué, improvisé et peut-être, allez savoir vous laisserez-vous pour la première fois emporter par la poésie.
    Bien à vous

    novembre 6, 2013
  2.  

    1. admin #

      Quand-même il faut que je réponde ! Parce que là il y a un sujet de fond sur la critique, la critique de la critique, qui appelle la critique de la critique de la critique. La seule chose dont je peux éventuellement m’excuser dans ma chronique, c’est d’avoir douté que la belle correspondance entre la voix et le violoncelle soit le fruit d’une vraie recherche consciente.
      Quand je dis que j’ai du mal à comprendre la poésie, que donc apparemment je me tire une balle dans le pied en m’ôtant toute légitimité à critiquer une œuvre poétique, c’est bien sûr une litote, dont le sens subliminal est à lire en petits caractères entre les lignes de mes gros mots. J’ai aussi du mal à comprendre le cinéma, la peinture, contemporaine ou pas, les romans policiers, le théâtre, la danse, l’opéra, le jazz, le métal trash… C’est plutôt bon signe quand, dans une œuvre d’art, on ne comprend pas tout instantanément, ça veut dire qu’elle est remplie d’une richesse de sens qui en fait son intérêt. Mais attention ça peut aussi vouloir dire qu’elle est remplie de sens incohérent, d’un n’importe quoi complètement inintéressant. Il faut réussir à percevoir si on est en présence d’une richesse de sens ou d’un vide incohérent. Si j’ai un peu de mal avec la poésie c’est qu’on la voit souvent se complaire dans un foutoir de clichés simplets (attention : je ne parle pas ici de François Le Roux). Croyez-le si vous voulez : il y a des poètes qui me touchent.
      Quant au principe de la critique : François Le Roux n’a pas eu de chance d’être tombé sur moi (quoique ce que j’ai écrit n’est pas si négatif). C’est la règle du jeu. Produire une œuvre d’art est un risque insensé. Il faut oser se soumettre ainsi au public ! Et quand l’œuvre est soumise à un critique d’un média, le risque est encore plus grand. L’œuvre en question aurait pu être traitée par un de mes collègues à l’opinion complètement autre, ou par moi mais à un autre moment. La réceptivité que l’on a d’une œuvre peut être très différente à un moment ou à un autre. On est des humains sensibles sujets à des humeurs changeantes. Je me suis permis d’avoir des opinions (moi qui ne suis pas complètement abruti en sensibilité artistique), et je trouve ça quand-même maladroit de la part d’un artiste de dire qu’on est dans l’erreur quand on critique certains points de son œuvre. Bien sûr, ça fait mal à l’artiste. Moi-même ayant été beaucoup critiqué dans ma vie (et encore plus que ça), je suis bien placé pour comprendre cette douleur. Mais c’est la règle du jeu, et on sait bien qu’une vie d’artiste est souvent pleine de douleur.
      Et maintenant place à la critique de la critique de la critique de la critique.
      Patrice Verdure

      novembre 12, 2013
    2.